by Dr Gervais Kamga | 10 Jan 2024 | Quebec
La fin des grèves des enseignants au Québec marque le retour en classe tant attendu.
Après des semaines de grève, les profs reprennent le boulot, les parents sont heureux du dénouement… mais les élèves, eux, sont pour certains au bord de la crise !
Dans le cadre d’un sondage informel, nous avons exploré les sentiments des élèves face à cette rentrée.
Dans plusieurs vidéos postées sur le très populaire réseau social Tiktok, où l’on retrouve la majorité des jeunes, nous avons demandé clairement de nous dire comment il se sentaient face au retour en classe, de nous dire le sentiment et les émotions que cela suscitait auprès d’eux.
Les résultats n’ont pas attendu. Nous avons reçu, aussi bien sous les vidéos qu’en privé, quelques centaines de commentaires et réponses.
Nous avons compilé l’ensemble des commentaires pour ressortir des résultats, qui, encore une fois, traduisent les sentiments des élèves et même leur ressenti, face à ce retour en classe et même l’école en général.
Les résultats offrent un aperçu approfondi des réactions émotionnelles variées des élèves, offrant des perspectives précieuses pour guider les efforts de soutien.
En combinant ces résultats avec nos interactions quotidiennes, cet article se penche sur la complexité des sentiments des élèves et propose des recommandations pour une reprise plus inclusive.
Les Résultats du Sondage
En considérant les informations mentionnées précédemment, voici une estimation en pourcentage basée sur le nombre total d’élèves :
- Clairement heureux : Environ 8.3% des élèves.
- Indifférents : Environ 16.7% des élèves.
- Moins heureux : Environ 25-33.3% des élèves.
- Clairement malheureux : Environ 8.3% des élèves.
Ces pourcentages sont basés sur une analyse subjective des commentaires et peuvent varier en fonction des interprétations individuelles, mais ils donnent un précieux aperçu.
1. Diversité des Sentiments
Les commentaires reflètent une diversité de sentiments parmi les élèves. Certains se montrent excités, d’autres anxieux, stressés, ou même déprimés à l’idée de retourner à l’école.
Comme le montre le tableau de statistiques ci-dessus, près de 10 % des étudiants ayant répondu à notre enquête ont exprimé leur dédain à l’égard du retour à l’école.
Cela représente 10 élèves sur 100.
C’est très inquiétant, et souligne l’importance de reconnaître et de comprendre les différentes réactions émotionnelles des élèves face à la rentrée.
Je tiens à souligner aussi que, durant la grève, nous avons pu observer une immense manifestation de joie de la part des élèves, à chaque fois que les nouvelles tendaient à annoncer que la grève allait se poursuivre (et donc, pas de retour en classe).
Pourquoi autant d’élèves, ont-ils autant de dédain pour l’école ? La question se pose clairement et, pour une meilleure éducation, les acteurs du système éducatif québécois devraient se pencher sur la question.
2. Stress et Pression
Un thème récurrent dans les réponses était le stress, la pression, et l’inquiétude concernant les examens, le rattrapage du retard, et la possibilité que les enseignants ajoutent de la pression.
Une année scolaire normale est déjà stressante pour la plupart d’élèves. Maintenant, après avoir perdu des semaines de cours, la pression va certainement s’aggraver. Si j’étais élève, je m’inquièterais certainement de la charge de travail qui pourrait m’attendre.
Ces éléments indiquent que les élèves ressentent une charge de travail importante et soulignent la nécessité d’un soutien adéquat pour faire face à ces défis.
3. L’Impact de la Grève
Certains commentaires soulevaient des inquiétudes quant à l’impact de la grève sur la reprise des cours.
Des craintes persistaient sur le fait que les enseignants agissent comme si la grève n’avait jamais eu lieu.
Certains se demandaient, les enseignants considéreront-ils que des sections non traitées ont été faites ? Ou bien vont-ils simplement reprendre là où ils se sont arrêtés, sans jamais achever les programmes à cause du temps perdu ?
Ceci met en lumière l’importance de prendre en compte les préoccupations des élèves concernant les jours manqués.
4. Réactions Mitigées sur le Retour des Amis
Bien que certains se réjouissent de retrouver leurs amis, d’autres expriment des sentiments mitigés ou ne montrent aucune motivation à revenir en classe.
Les salles de classe ne servent pas qu’à étudier. Ce sont aussi des espaces de convivialité pour les élèves.
Mais un élève qui est victime de brimades, qui est introverti ou qui ne se sent pas à sa place ne veut probablement pas retrouver les mêmes conditions pénibles, et la zone de commentaires de TikTok est un bon endroit pour se défouler.
Cela souligne l’importance des relations sociales à l’école, mais aussi la nécessité de favoriser un environnement où tous les élèves se sentent soutenus dans leurs émotions variées.
5. Des Élèves Québécois En Colère Contre Le Retour en Classe Après La Grève Des Enseignants
Quelques commentaires ont exprimé le souhait que la grève continue, révélant un mécontentement potentiel avec les conditions actuelles.
Nous sommes désormais certains que les enseignants ne sont pas les seuls à être mécontents des conditions de classe. Les élèves eux-mêmes sont contrariés par la triste réalité du système éducatif québécois.
Les élèves ne pouvaient pas être impatients de retrouver des classes surchargées, des enseignants non qualifiés dont certains sont non compétents (non formés dans certains cas).
Leurs sentiments sont justifiés et les décideurs dans l’éducation ont toutes les raisons de travailler au plus vite sur ces questions.
En savoir plus sur les demandes des enseignants en grève.
6. Besoin de Communication
Certains commentaires posent des questions sur les examens, les jours manqués, et la possibilité d’une nouvelle grève.
Les enfants ne savent pas à quoi ressembleront les devoirs, les projets, les examens, les épreuves ministérielles de fin d’année, après une perte aussi colossale d’heures d’apprentissage.
En outre, l’incertitude demeure quant à la capacité du gouvernement à tenir ses promesses et à résoudre les problèmes soulevés par les syndicats d’enseignants.
Cela suggère un besoin accru de communication et de transparence de la part des éducateurs pour rassurer les élèves et répondre à leurs interrogations.
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Bonus : Des conseils de profs et de psys pour gérer cette situation inédite.
Les inquiétudes sont nombreuses. Il est clair que le retour en classe provoque un stress chez de nombreux élèves et les commentaires dans l’espace que nous leur avons donné sur TikTok leur ont permis d’exprimer leurs frustrations.
Compte tenu de tous ces défis émotionnels auxquels sont confrontés les élèves du Québec, comment pouvons-nous les aider à retrouver leur motivation et à retourner à l’école avec l’envie d’apprendre ?
Voici quelques recommandations d’éducateurs et de pédagogues.
-
Renforcer Le Soutien Émotionnel :
Mettre en place des ressources de soutien émotionnel renforcé pour aider les élèves à faire face au stress et à la pression associés à la reprise des cours.
-
Communication Claire et Transparente :
Établir une communication claire et transparente pour répondre aux inquiétudes des élèves concernant les jours manqués, les examens, et tout impact de la grève sur le programme scolaire.
-
Adaptabilité dans les Évaluations :
Considérer des approches d’évaluation plus flexibles pour tenir compte du stress accumulé pendant la période de grève et faciliter le rattrapage du retard.
-
Créer un Environnement d’Écoute Active :
Encourager les enseignants et le personnel éducatif à adopter une écoute active pour comprendre les divers sentiments des élèves et ajuster les approches pédagogiques en conséquence.
Conclusion
Alors que les élèves reprennent le chemin de l’école, ces résultats de sondage soulignent la nécessité d’une approche holistique pour soutenir leur bien-être émotionnel.
En tenant compte des sentiments et émotions des élèves, et en intégrant les recommandations, les acteurs peuvent contribuer à créer un environnement éducatif plus compréhensif et adapté aux besoins variés des élèves, favorisant ainsi une reprise en douceur après les perturbations des grèves.
by Dr Gervais Kamga | 25 Nov 2023 | Quebec
Une grève d’une ampleur historique s’est invitée au Québec ce mois de novembre, impliquant, principalement le Front commun, la Fédération autonome de l’enseignement (FAE), et la Fédération interprofessionnelle de la santé (FIQ).
Dans cet article, nous nous limiterons à ce qui concerne l’éducation, et notamment la grève historique au québec actuellement en cours et menée par la FAE pour ses enseignants. Cette grève, rappelons-le, a été votée à 98 % par les enseignants, grève durant laquelle ils n’auront absolument aucun revenu financier.
Pour véritablement comprendre cette mobilisation sans précédent, plongeons dans l’analyse des causes profondes de cette grève, remontant de l’histoire jusqu’à la situation actuelle en 2023.
Dans Cet Article…
- Une Grève Historique au Québec
- Pourquoi la Grève? Analyse Complète
- Revendications Syndicales
- Analyse de la Situation
- Conclusion
Pourquoi la Grève? Analyse Complète
La grève des enseignants au Québec est un événement important, qui a un impact sur tous les parents et élèves de la province. Il est donc important de comprendre les enjeux de cette grève.
1. Héritage Historique
Depuis plus de 50 ans, le Québec n’a pas vécu de grève d’une envergure similaire à ce qu’on a vu dans les services publics.
Pour contextualiser, revenons à avril 1972, lorsque le premier Front commun syndical a initié une grève de dix jours, marquée par l’adoption d’une loi spéciale pour forcer le retour au travail et l’arrestation des leaders syndicaux.
Cet événement a laissé une empreinte durable dans la mémoire collective, et aujourd’hui, une nouvelle génération de travailleurs se lève pour réclamer des changements.
Les causes de la grève historique au québec
Les causes de la grève sont complexes et remontent à plusieurs années. Cependant, on peut identifier plusieurs facteurs qui ont contribué, au fil du temps, à ce qu’on arrive à son déclenchement, notamment :
1. Conditions de Travail Difficiles
Les enseignants du Québec, fer de lance de cette grève, font face à des défis considérables.
Les classes surpeuplées, la gestion des comportements difficiles, le suivi intensif des élèves, l’insuffisance de personnel de soutien, et le manque de structures d’insertion professionnelle pour les nouveaux enseignants…créent un cocktail de pressions.
- Les classes sont de plus en plus nombreuses.
En 2022, la moyenne d’élèves par classe au primaire au Québec était de 25,9, tandis que la moyenne nationale au Canada est de 22,7. Au secondaire, la moyenne d’élèves par classe au Québec est de 29,2, tandis que la moyenne nationale est de 27,1.
- Les élèves sont de plus en plus difficiles à gérer.
Le nombre d’élèves en difficulté d’apprentissage et d’adaptation au Québec est en augmentation. Selon l’Institut de la statistique du Québec, 25% du primaire et du secondaire sont considérés comme en difficulté d’apprentissage en 2023.
- Le personnel de soutien est insuffisant.
Les enseignants du Québec ont besoin d’un soutien pour les aider à gérer les élèves difficiles, à planifier leurs cours et à évaluer adéquatement les élèves. Cependant, le personnel de soutien est insuffisant dans de nombreuses écoles au Québec.
«La tâche d’un enseignant ne s’arrête pas aux portes de l’école. «Ça ne comprend pas tout le travail de préparation et de correction.
Dans les faits, un professeur travaille plus de 40 heures par semaine durant l’année scolaire.» Brigitte Bilodeau de la Fédération des syndicats de l’enseignement (FSE-CSQ).
Les enseignants du secondaire et du primaire au Quebec, qu’ils soient débutants ou chevronnés, ressentent le poids croissant de ces conditions dégradées.
2. Le manque de reconnaissance des enseignants
Les enseignants du Québec sont mal payés par rapport à leurs homologues canadiens. Ils ont également des régimes de retraite moins avantageux.
Voici quelques données et exemples concrets qui corroborent cette affirmation :
Salaires
Les salaires des enseignants du Québec sont inférieurs à ceux des enseignants dans d’autres provinces canadiennes.
Selon les résultats d’une compilation faite par la Fédération autonome de l’enseignement (FAE), obtenue par Radio-Canada et publiée en mars 2023 dernier, un enseignant sur six gagne 16 000 $ de moins au Québec qu’ailleurs au Canada. Ce qui est énorme.
Ce manque de reconnaissance a un impact négatif sur la qualité de l’éducation au Québec. Il rend plus difficile pour les enseignants de bien faire leur travail, dans les bonnes conditions, et il peut nuire à l’apprentissage des élèves.
3. La pénurie d’enseignants au Québec
Le Québec est confronté à une sévère pénurie d’enseignants.
En pleine période de rentrée scolaire, fin août dernier, on apprenait avec stupeur qu’il manquait jusqu’a 8558 enseignants, soit 1859 à temps plein et 6699 à temps partiel au Québec.
Cette pénurie est due à plusieurs facteurs, notamment la dégradation des conditions de travail, le manque de reconnaissance et le départ de nombreux enseignants à la retraite.
3. Revendications Syndicales
Voici quelques-unes des demandes des syndicalistes:
3.1 Une Meilleure Reconnaissance
Au cœur des revendications, les enseignants réclament une reconnaissance à la hauteur de leur engagement. La FAE demande des augmentations salariales annuelles de 4 %, en phase avec l’inflation, et des améliorations du régime de retraite.
3.2 Conciliation Famille-Travail-Vie Personnelle
Les enseignants demandent un meilleur équilibre entre travail, famille, et vie personnelle. Cela inclut plus de congés et un accès plus flexible à ces congés, pour favoriser un meilleur équilibre de vie.
3.3 Composition de la Classe
La composition des classes est devenue un sujet brûlant. Les enseignants veulent des règles de formation claires pour former les groupes.
Ils veulent aussi qu’on puisse reconnaître rapidement les besoins réels des élèves ainsi que leurs capacités, pour mieux les orienter et éviter qu’ils se retrouvent avec des enseignants qui ne sont peut-être pas dans les meilleures dispositions pour bien les aider (formation, surcharge de travail).
La demande est de réduire la charge de travail liée à des classes hétérogènes.
3.4 Allègement de la Charge de Travail
Les règles bureaucratiques imposent une charge de travail écrasante aux enseignants. Les syndicats réclament une plus grande autonomie professionnelle et un plus grand respect de leur expertise pour alléger cette charge.
3.5 Nouvelles Dispositions Concernant les Griefs et l’Arbitrage
Les enseignants demandent des améliorations dans le mécanisme d’arbitrage pour faciliter les échanges avec l’État, tant au niveau local que national.
3.6 Traitement des Enseignants Précaires
Une meilleure sécurité d’emploi pour l’éducation des adultes et la formation professionnelle est demandée. Les droits des enseignants précaires doivent être élargis, et la rémunération pour les suppléances occasionnelles doit être revue à la hausse.
3.7 Milieu de Travail Sain
Les syndicats exigent des règles garantissant un environnement de travail physique optimal et la promotion globale de la santé des enseignants.
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Grève Historique Au Québec: Analyse de la Situation
Il est clair que la mobilisation actuelle des enseignants au Québec est le résultat d’années de pressions croissantes, de conditions de travail difficiles et de revendications non adressées ou satisfaites.
Le départ massif de nouveaux enseignants après seulement sept ans, souligné notamment par les médias, est symptomatique des problèmes profonds dans le système éducatif québécois.
La détermination des enseignants à déclencher une grève générale illimitée, malgré l’absence de fonds de grève et l’assurance de ne pas être payés, souligne la profondeur et surtout l’urgence de la situation.
Cette grève historique au québec n’est pas une démonstration superficielle; c’est un appel désespéré à l’écoute et à l’action.
Conclusion
La grève qui secoue actuellement le Québec est bien plus qu’une simple protestation; c’est le reflet d’années d’injustice perçue, de conditions de travail dégradées, et de revendications non satisfaites.
Les enseignants se tiennent ensemble, prêts à sacrifier leurs salaires pour un système éducatif qui reconnaisse leur valeur. Les parents, les élèves, et la société dans son ensemble ne peuvent ignorer l’ampleur de cette mobilisation historique qui résonne au-delà des salles de classe.
by Dr Gervais Kamga | 25 Nov 2023 | Quebec
Le Québec se trouve actuellement au cœur d’un moment exceptionnel et sans précédent dans son histoire, avec une période historique de mobilisation syndicale.
En particulier, du 21 au 23 novembre, le front commun, la Fédération autonome de l’enseignement (FAE) et la Fédération interprofessionnelle de la santé (FIQ) ont convergé vers une grève d’envergure, paralysant bien des secteurs clés de la province.
Au moment d’écrire ces lignes, d’autres grèves sont toujours en cours, notamment celle de la fédération autonome de l’enseignement, qui est une grève illimitée (pour une durée indéterminée).
Il est évident de le dire, au milieu d’autant de syndicats impliqués, autant de dates, autant de changements possibles; la grève des enseignants au Québec en 2023 est un événement majeur qui suscite de nombreuses questions et préoccupations pour les parents et les élèves.
Comprendre les tenants et aboutissants de cette grève est crucial pour naviguer au mieux dans cette période tumultueuse.
Dans cet article, nous allons aborder les questions suivantes :
Pourquoi les enseignants sont-ils en grève ?
Quelles sont les revendications des enseignants ?
Comment la grève va-t-elle continuer de se dérouler ?
Quelles sont les conséquences potentielles de la grève des enseignants ?
Allons- y!
Comprendre La Grève au Québec
On parlera longtemps de cette grève, mais on parlera encore plus longtemps du jeudi 23 novembre 2023.
En effet, le Québec a vécu, ce jeudi 23 novembre, un phénomène d’une ampleur rare. La mobilisation a réuni différents syndicats et les chiffres parlent d’eux-mêmes:
Le front commun a mobilisé 420 000 membres, la FAE s’est impliquée avec 66 500 membres, et la FIQ avec 80 000 travailleurs de la santé.
Le tout pour un total donc de plus de 560 000 personnes, issues de différents syndicats. Ce qui représente plus de 13 % de tous les travailleurs du Québec.
La dernière fois qu’une mobilisation similaire a eu lieu dans les services publics remonte à avril 1972, lors de la création du premier front commun syndical.
À l’époque, trois syndicats, regroupant un peu plus de 210 000 employés, avaient déclenché une grève générale de dix jours. Cette période fut marquée par l’adoption d’une loi spéciale, forçant le retour au travail et aboutissant à l’emprisonnement des trois leaders syndicaux.
Plus de 50 ans se sont écoulés depuis cet événement majeur, faisant de la grève actuelle une manifestation exceptionnelle de la volonté collective des travailleurs québécois.
Concentrons-nous sur le domaine spécifique de l’éducation.
Le jeudi 23 novembre, la FAE, représentant 66 500 enseignants, s’est jointe au mouvement, avec une grève générale illimitée. Je souligne ici que les enseignants qui s’engagent dans cette grève, n’auront pas de salaire pendant tout ce temps, et ne seront aucunement payés.
La situation est complexe, et plusieurs questions se soulèvent.
Pourquoi une Grève?
Pourquoi les enseignants sont-ils en grève ?
Les enseignants traversent actuellement de nombreux défis. Ils sont en grève pour plusieurs raisons, dont les suivantes :
Les Revendications
Les enseignants au Québec ont des revendications fondamentales, qu’on peut regrouper autour de sept principaux sujets, selon la Fédération autonome de l’enseignement (FAE) :
- Une Meilleure Reconnaissance:
Des études montrent qu’un enseignant sur six au Québec gagne 16 000$ de moins que ses homologues dans d’autres provinces canadiennes. La FAE demande des augmentations salariales annuelles de 4% ou en suivant le rythme de l’inflation.
- Conciliation Famille-Travail-Vie Personnelle:
Les enseignants réclament de meilleures conditions pour équilibrer travail, famille et vie personnelle, y compris plus de congés.
On le sait, la composition de la classe est un sujet chaud qui touche tous les enseignants. Elle s’est détériorée rapidement depuis les dernières années. Les syndicats demandent que des règles de formation des groupes soient clairement établies.
Ils veulent aussi qu’on puisse reconnaître rapidement les besoins réels des élèves ainsi que leurs capacités, pour mieux les orienter et éviter qu’ils se retrouvent avec des enseignants qui ne sont probablement pas dans les meilleures dispositions pour bien les aider (formation, surcharge de travail).
- Allègement de la Charge de Travail:
Les enseignants veulent plus d’autonomie professionnelle et un plus grand respect de leur expertise pour réduire une charge de travail souvent trop lourde.
Amélioration des mécanismes d’arbitrage pour faciliter les communications avec l’État, au niveau local et national.
Amélioration de la sécurité d’emploi dans l’éducation des adultes et la formation professionnelle, élargissement des droits des enseignants à statut précaire.
Demandes de règles pour un environnement physique de travail meilleur, promotion de la santé globale des enseignants, et amélioration des régimes d’assurance.
Les Chiffres Derrière la Grève Des Enseignants
Pour comprendre davantage la grève des enseignants, et pourquoi il faut vraiment des changements dans notre système, regardons quelques chiffres significatifs.
- Taux d’abandon élevé chez les Enseignants:
Près de 25 % des nouveaux enseignants quittent leur poste après seulement sept ans.
- Formation et Travail Difficiles:
Sur 100 étudiants qui entament la formation pour devenir enseignants, seulement 55 la terminent. Cela dit quoi en tenant compte du chiffre précédent ?
Sur 100 personnes qui s’engagent à devenir enseignants, après 4 ans de formation et seulement 7 ans de travail, seules 16 personnes restent.
- Conditions de Travail difficiles:
Classes surchargées, incivilités fréquentes de certains élèves, manque de structures d’insertion pour les nouveaux enseignants, conduisant à une semaine de travail de 45 à 50 heures pour beaucoup d’entre eux.
Témoignages des Enseignants
Certains enseignants partagent ici leur expérience, décrivant des semaines de travail dépassant les heures régulières, des classes surchargées nécessitant un suivi intensif, et des conditions générales en constante détérioration.
Parent
“Je suis très inquiet pour mes enfants. Ils ont déjà raté des cours à cause de la pandémie, et je ne veux pas qu’ils perdent encore plus de temps. Je suis également inquiet pour l’avenir de l’éducation au Québec. Si les enseignants ne sont pas satisfaits de leurs conditions de travail, ils vont partir, et ce sera une catastrophe pour nos enfants.”
Enseignant
“Je suis désolé de devoir faire grève, mais je n’ai pas le choix. Les conditions de travail sont devenues inacceptables. Je suis fatigué de travailler dans des classes surpeuplées, avec des élèves qui sont souvent de plus en plus difficiles à gérer. Je veux pouvoir enseigner dans un environnement sain et sécuritaire, où je peux interagir de manière plus saine avec mes élèves, et vraiment me concentrer sur eux.”
Déroulement de la Grève des Enseignants
La grève touchant l’éducation est en deux phases:
La première phase, qui a débuté le 21 novembre, était une grève de trois jours organisée par le Front commun, qui représente quatre syndicats des employés du secteur public.
La deuxième phase, qui a débuté le 23 novembre, est une grève illimitée organisée par la Fédération autonome de l’enseignement (FAE), qui représente les enseignants du primaire et du secondaire.
Pendant la grève, les écoles seront fermées et les services de garde seront également perturbés. Les parents devront trouver des solutions de garde pour leurs enfants.
Calendrier des Grèves
Voici le calendrier selon les différents syndicats impliqués dans cette grève des enseignants.
Les syndicats regroupés dans le Front Commun ont été en grève les 21, 22 et 23 novembre, couvrant tous les membres du front commun, y compris enseignants, personnel de soutien et professionnels.
- Fédération Autonome de l’Enseignement (FAE):
Le 23 novembre, la FAE a déclenché une grève générale illimitée. À partir du 24 novembre, seules les écoles affiliées à la FAE sont en grève.
Écoles Fermées et Dates
- Écoles Privées: Non concernées par la grève.
- Écoles Publiques: Fermées les 21, 22 et 23 novembre (Front Commun), puis uniquement les écoles affiliées à la FAE à partir du 24 novembre.
Congés des Parents Travailleurs
Selon les normes du travail en vigueur au Québec, les parents ont droit à 10 de congés par pour des affaires familiales, dont 2 jours payés par l’employeur. Ces congés incluent la garde d’enfants.
Paiement des Enseignants en Grève
Les enseignants affiliés à la FAE ne seront pas payés pendant la grève générale illimitée, montrant leur détermination à faire valoir leurs revendications.
Manifestation du 23 Novembre
Des milliers de personnes, dont des enseignants, ont participé à une manifestation à Montréal le 23 novembre, exprimant leur soutien en faveur de meilleures conditions dans l’éducation.
Quelles sont les conséquences potentielles de la grève des enseignants ?
Les conséquences potentielles de la grève sont nombreuses, tant pour les élèves que pour le système éducatif.
- Pour les élèves, la grève aura un impact négatif sur leur apprentissage. Ils perdront des jours de classe, ce qui pourrait nuire à leur réussite scolaire. Nos enfants pourraient également être perturbés psychologiquement par l’incertitude de la situation.
- Pour le système éducatif, plus la grève durera, et plus elle aura sans doute un impact très négatif sur la qualité de l’enseignement. Les enseignants pourraient être moins motivés à travailler, ce qui pourrait nuire grandement à la qualité des cours.
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Conseils aux parents
Si vous êtes parent d’un enfant qui est touché par la grève, voici quelques conseils qui pourraient vous aider :
- Communiquez avec l’école de votre enfant pour obtenir des informations sur les mesures mises en place.
- Prévoyez des activités pour votre enfant pendant la grève.
- Soyez patient et compréhensif avec votre enfant.
Conclusion
La grève des enseignants au Québec en 2023 est complexe et a des implications significatives pour les parents. Comprendre les revendications, le calendrier, les écoles touchées, et le contexte global est essentiel pour naviguer dans cette période.
Les enseignants luttent pour des conditions de travail justes, ce qui, à long terme, bénéficiera d’abord à la qualité de l’éducation pour les élèves, avant même de bénéficier aux enseignants.
Restons informés et soutenons nos enseignants dans cette lutte pour un système éducatif plus solide, équitable et efficace.
Bon courage à tous!
