Pourquoi les enseignants du Québec quittent-ils leur métier?

La profession d’enseignant est noble, mais elle est très loin d’être facile. Les défis sont nombreux, et parfois, ils deviennent insurmontables. 

Aujourd’hui, au Québec, les enseignants sont débordés, épuisés. Ils doivent, de plus en plus, gérer des classes surchargées, suivre des procédures qui consomment une tonne de temps, et ils ont bien parfois l’impression que personne ne les écoute ou ne les comprend. 

Dans les écoles, il y a des incidents où des élèves s’en prennent violemment à leurs camarades et même leurs professeurs. Certaines classes sont hors de contrôle, avec des jeunes qui manifestent les plus hauts niveaux de désintérêt, désobéissance et démotivation.

La situation à certains endroits est tout simplement catastrophique. Et avec un minimum de soutien/assistance de la part des autorités scolaires et de certains parents, même les enseignants les plus expérimentés ne reconnaissent plus les salles de classe qu’ils ont parcourues, depuis tant d’années.  Elles sont devenues impossibles à gérer.

Tout cela explique en grande partie pourquoi beaucoup de jeunes au Québec  ne sont pas motivés par l’idée de devenir enseignants  et pourquoi on en est arrivé à des situations comme celle du début de la rentrée dernière où le gouvernement a annoncé une grave pénurie de près de 8 000  enseignants.

Voici 12 raisons pour lesquelles les enseignants au Québec quittent leur métier.



Pourquoi Les Enseignants du Québec Abandonnent Leur Métier: 12 Raisons

 

C’est un sujet épineux et complexe, mais essentiel à aborder, car l’avenir même de notre société en dépend. 

En tant que parent vivant dans cette province, et de par le rôle que je joue à la tête de mon groupe, Move to Top, j’ai été témoin de l’abandon de nombreux enseignants,qui quittent cette noble profession. 

J’ai côtoyé de nombreux enseignants de l’école primaire et du secondaire au Québec. De par nos discussions et échanges, je vais partager avec vous ici des raisons objectives pour expliquer pourquoi pas grand monde ne veut devenir enseignant au Québec, et pourquoi près de 25% des nouveaux enseignants quittent leur poste après seulement sept ans.


1) Les salaires insuffisants pour un travail exigeant.

L’une des principales raisons pour lesquelles les enseignants du Québec quittent le métier est le salaire, qui  est un véritable problème.

Rappelons que, jusqu’à présent (et ce depuis longtemps), les enseignants au Québec sont les moins bien payés de tout le Canada. Pourtant, ils sont parmi ceux qui fournissent (et doivent fournir) le plus d’efforts, vu les conditions dans lesquelles ils travaillent. 

Une compilation de la Fédération autonome de l’enseignement (FAE), obtenue en 2023 par Radio-Canada montre qu’au Québec, un enseignant sur six un vit écart de salaire de près de 20 % par rapport au reste du Canada, soit un écart de salaire de 16 000$, ce qui est énorme. 

 Un enseignant en poste depuis 5 ans touche 62 820 $ par année, alors que la moyenne au Canada est à 76 398 $. Ce qui représente une différence de près de 14 000 $. Pour un enseignant qui exerce depuis 10 ans l’écart monte à 18 000 $ ! 

Un enseignant que nous avons suivi déclarait:

Malheureusement, notre rémunération ne reflète pas l’importance de notre travail. Nous investissons énormément de temps et d’énergie dans l’éducation de la prochaine génération, mais nos salaires ne correspondent pas à l’effort que nous fournissons.”


2) Le manque de soutien de la part de l’administration

Nos enseignants du Québec se sentent souvent isolés et sans soutien de la part de l’administration. Ils doivent souvent faire face à des situations difficiles, comme des problèmes de discipline ou des élèves en difficulté, sans avoir les ressources nécessaires pour les gérer.

Le manque de soutien de la part de l’administration scolaire est un problème majeur. 

Un autre enseignant:

“Les enseignants ont besoin de ressources, de formation continue et de directives claires pour enseigner efficacement, mais trop souvent, nous sommes laissés à nous-mêmes pour résoudre les problèmes.”


3) La surcharge de travail due à une augmentation du nombre d’élèves par classe.

Les classes surchargées sont devenues la norme dans de nombreuses écoles au Québec. Le manque significatif d’enseignants qualifiés disponibles se traduit par des classes de plus en plus chargées. 

Il est extrêmement difficile de gérer tous ces élèves et de répondre à leurs besoins individuels. Quand on parle aux enseignants, ils sont outragés par la situation. Et la situation ne fera qu’empirer, car de moins en moins de jeunes s’intéressent à ce domaine. C’est un cercle vicieux !


4) Les problèmes de discipline en classe.

Des données publiées dans plusieurs médias ont révélé, pour cette année encore, une augmentation préoccupante des taux d’échec au secondaire, en particulier en français et en mathématiques.

Le manque de discipline des élèves est l’une des grandes causes de ce problème, selon nos analyses.

Le manque de discipline en classe est un défi majeur pour les enseignants du Québec. Gérer des comportements perturbateurs nuit à l’apprentissage de tous les élèves et peut être épuisant pour les enseignants.

Mauvaise gestion du stress et de l'anxiété chez l'élève Selon le journal ‘La Presse’, la prescription d’antidépresseurs chez les jeunes de moins de 17 ans a bondi de 260 % en 15 ans au Québec (de 2007 à 2022).

Je connais personnellement des enseignants qui ont subi des blessures physiques, causées par des élèves  violents et incontrôlables dans la classe. Les incidents de violence sont nombreux et certains médias en font leurs choux gras.

5) Le manque de reconnaissance professionnelle.

On doit être honnête là-dessus: les enseignants ne sont pas considérés comme il le faudrait par la société. Certains ont même souvent été mal considérés. Ils sont souvent perçus comme des fonctionnaires qui gagnent bien leur vie, qui ont de bonnes vacances et qui ne travaillent pas beaucoup.

Mais si chacun se rendait dans une salle de classe pour découvrir les pénibles épreuves que traversent ces enseignants afin de s’occuper d’élèves difficiles… on aurait beaucoup plus de respect pour le travail qu’ils accomplissent. 

Un autre enseignant suivi: 

“Le travail des enseignants devrait être célébré et reconnu. Malheureusement, nous manquons souvent de reconnaissance pour notre contribution à la société et à l’avenir de nos élèves.”


6) Les coupes budgétaires affectant les ressources.

L’éducation attaquée sur tous les fronts. 

Le secteur de l’éducation au Québec a connu au fil des ans de multiples coupes budgétaires qui ont porté de sérieux coups aux écoles. En 2014, par exemple, plus de 200 millions de dollars ont été retirés du budget, et les coupes n’ont fait que se poursuivre.

Les coupes budgétaires dans l’éducation ont eu un impact très négatif sur le travail des enseignants. Les classes sont plus nombreuses en termes d’élèves, les ressources sont plus limitées et les conditions de travail sont moins favorables.

7) La violence en milieu scolaire.

La violence en milieu scolaire est une réalité préoccupante. Les enseignants du Québec se retrouvent parfois en première ligne face à des situations de violence, même dangereuses pour leur sécurité. Victimes de leurs propres élèves.

Selon une enquête réalisée cette année par la Fédération des employées et employés des services publics, 40% des travailleurs interrogés ont déclaré avoir été victimes de violences psychologiques de la part d’élèves au cours des six derniers mois. De plus, 35 % ont signalé avoir été confrontés à des actes de violence physique.

À la fin du mois de mars, le ministre de l’Éducation du Québec, Bernard Drainville, faisait part de son intention de développer une stratégie nationale visant à contrer le phénomène de la violence au sein des établissements scolaires. Et il se disait « extrêmement inquiet » face à cette problématique. 

Dans un tel climat, évidemment, plusieurs enseignants peuvent prendre la décision de quitter la profession, pour préserver leur sécurité.


8) Les attentes irréalistes de la part des parents.

Je suis parent, et comme tous les autres, je veux le meilleur pour mon enfant, et j’attends qu’il reçoive le meilleur enseignement ou éducation possible. Nous sommes tous ainsi, évidemment. 

Malheureusement, cette quête du meilleur pour nos enfants, parfois couplée d’impatience, peut nous pousser à adopter des attitudes ou poser des gestes, qui peuvent parfois rendre la vie très difficile aux enseignants du Québec.

Nous attendons des enseignants qu’ils soient à la fois des dispensateurs de connaissances et des gardiens de la discipline, devenue de plus en plus difficile. Nous abandonnons parfois complètement aux enseignants, notre rôle de suivi et de discipline auprès de nos enfants. 

Et quand l’enseignant se plaint du comportement de l’enfant ? Certains parents ne sont pas contents ! Nous permettons ou acceptons ainsi, que les enseignants du Québec subissent en classe, des attitudes ou  comportements qui nous dégoûtent nous-mêmes en tant que parents.


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9) Le manque de formation continue.

La formation continue est essentielle pour rester à jour dans le domaine de l’enseignement, mais le manque d’opportunités de formation est un problème persistant.

Les enseignants ont besoin d’une formation continue pour se maintenir à jour des nouvelles méthodes pédagogiques. Cependant, les budgets de formation sont souvent limités.


11) La bureaucratie excessive.

La bureaucratie excessive dans le système éducatif peut entraver la capacité à enseigner de manière efficace. 

Les enseignants doivent souvent remplir des formulaires et des rapports administratifs qui ne sont pas toujours pertinents pour leur travail. Cela prend du temps et de l’énergie, qui pourraient être consacrés à l’enseignement lui-même.


12) Les problèmes de santé mentale liés au stress.

Le stress est omniprésent dans la vie des enseignants. L’un d’eux, rencontrés par notre équipe, nous disait:

Nous sommes constamment sous pression pour atteindre des objectifs éducatifs, et notre travail est tout le temps sous haute surveillance avec une faible marge de tolérance pour nos erreurs, ce qui peut avoir des conséquences néfastes sur notre bien-être.

Ils doivent atteindre des objectifs éducatifs ambitieux, tout en faisant face à des situations difficiles. Le stress et la pression liés au métier d’enseignant peuvent entraîner des problèmes de santé mentale, tels que l’anxiété et la dépression.

Il est temps de prendre conscience de ces problèmes et de chercher des solutions. Les enseignants sont les piliers de notre système éducatif, et leur bien-être doit être une priorité.


Pénurie enseignante: qu’en est-il de la formation ?

Quatre années, c’est la durée qui a été déterminée comme étant nécessaire et suffisante pour assurer une formation solide et de qualité pour les futurs enseignants.

Cependant, quatre ans, ça peut paraître long. Surtout quand, sur le terrain, on manque tellement d’enseignants, qu’on se retrouve à offrir les classes à un peu n’importe qui. Voilà pourquoi des questions se posent, quant à savoir si on peut réduire la durée de la formation.

Et justement, pour faire face à la situation urgente causée par le  manque d’enseignants de qualité à travers le Québec, le gouvernement envisage de réduire la durée de la formation, afin de produire plus d’enseignants… rapidement !

Certains disent oui, il faut la réduire pendant que certains s’opposent à toute réduction de la durée de la formation. 

Cependant, la solution, la réponse à ce débat; doit se trouver en allant d’abord sur le terrain, consulter

1) les étudiants qui suivent cette formation, et

2) interroger les nouveaux et anciens enseignants du Québec.

C’est ce que nous avons fait récemment.

Nous avons rencontré plusieurs enseignants du Québec, ainsi que de nombreux étudiants en enseignement, soit ceux qui étudient pour devenir des enseignants. La question portait sur la pertinence des cours qu’ils reçoivent (pour les étudiants) ou qu’ils ont reçus (enseignants).

Nous avons recueilli plusieurs informations que nous allons diffuser bientôt sur notre site internet et sur nos chaînes vidéo et réseaux sociaux. 

En attendant, voici des mesures concrètes, efficaces, qui peuvent et doivent être prises, dans l’urgence; afin de stopper l’immense hémorragie en cours dans le système.

1. Augmenter les salaires des enseignants : 

Offrir des rémunérations compétitives pour attirer et retenir des enseignants talentueux est essentiel. Une augmentation significative des salaires des enseignants peut constituer une incitation puissante.

2. Investir massivement dans la formation des enseignants  

Mettre en place des programmes de reconversion professionnelle pour les personnes qui souhaitent devenir enseignants, en simplifiant le processus de qualification.

Aussi, le gouvernement pourrait mettre en place des programmes de formation continue de haute qualité pour les enseignants, en les aidant à rester à jour avec les dernières méthodes pédagogiques et les tendances en éducation.

3. Accroître le soutien administratif:

Il est essentiel de:

  • Fournir un soutien administratif adéquat aux enseignants, y compris des ressources pédagogiques, un soutien en matière de discipline et un accès à des conseillers d’orientation.
  • Promouvoir une culture de respect envers les enseignants. Encourager le respect et la reconnaissance envers les enseignants, y compris de la part des élèves, des parents et de la société en général. 

Ceci donnerait une image beaucoup plus positive du métier, le rendrait alors plus attrayant pour les potentiels nouveaux enseignants, tout en encourageant les enseignants déjà en poste à rester plus longtemps. 

4. Créer plus d’incitatifs à l’enseignement en régions éloignées:

Offrir encore plus d’avantages financiers et des incitatifs pour encourager les enseignants à travailler dans des régions éloignées ou dans des écoles défavorisées.

Investir dans l’infrastructure scolaire. Moderniser et améliorer les infrastructures des écoles pour créer un environnement d’apprentissage plus propice.

5. Établir un dialogue plus ouvert avec les enseignants: 

Créer un mécanisme pour que les enseignants du Québec puissent exprimer leurs préoccupations et leurs idées, et intégrer leurs commentaires et suggestions dans les réformes éducatives.

6. Coaching scolaire

Imaginez une classe où les élèves sont engagés, organisés, désireux d’apprendre. Des classes où les élèves sont motivés, concentrés, disciplinés et respectueux. 

Quelle est la différence entre le soutien scolaire et le coaching scolaire? Le chiffres

 

C’est la classe idéale, qui n’est encore qu’un rêve pour la plupart des enseignants québécois. Mais, c’est un rêve qui est possible si nous décidons de refonder notre système d’éducation sur la base d’un certain type d’accompagnement offert aux jeunes, dès leur plus jeune âge. 

Un accompagnement censé les préparer et ensuite les suivre tout le long du parcours, et qui inculque chez eux les habitudes et attitudes décrites ci-dessus.

Le coaching scolaire est un puissant outil qui peut nous permettre d’y parvenir si nous le faisons correctement. L’objectif d’un programme de coaching scolaire est d’aider les jeunes à identifier et à surmonter les difficultés profondes qui les empêchent de réaliser leur véritable potentiel. 

Le tout, en les guidant vers les habitudes et attitudes positives, de succès. Et pour ceux qui font face à des problèmes dans leur vie personnelle, les coachs peuvent être un rempart pour les écouter, les soutenir, les inspirer et les guider. 

Grâce au coaching, les jeunes retrouvent leur motivation à travailler fort, développent l’autodiscipline et le respect, apprennent l’organisation personnelle, développent le sens de fixer des objectifs et l’ambition pour réussir, et bien plus encore.

Il a été prouvé, au-delà de tout doute raisonnable, que presque tous jeunes peuvent être coachés pour devenir des citoyens merveilleux et respectueux, selon les normes de la société.

Apprenez-en plus sur le coaching scolaire et, si vous êtes parent, profitez pour voir si c’est la bonne option pour la réussite de votre enfant.


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Conclusion

Le départ massif d’enseignants qualifiés est un cri d’alarme que nous ne pouvons ignorer. Le Québec ne peut plus ignorer l’urgence de la situation en éducation. 

Les solutions existent. Et vu la situation actuelle, elles exigent un engagement ferme et déterminé, de part et d’autre. En commençant par les décideurs. 

Augmentation des salaires, soutien aux enseignants du Québec, modernisation des infrastructures, promotion de plus de respect de la profession : voilà des mesures cruciales à prendre immédiatement.

 

 

Author: Dr Gervais Kamga

Je suis le Dr Gervais Kamga, président et créateur de l'entreprise Move to Top, dont la mission est de transformer les jeunes en des champions dans leurs études et leur vie. Nous proposons une méthode d'accompagnement scolaire unique et révolutionnaire, basée sur le développement personnel des jeunes (motivation, confiance en soi, organisation…). Ceci, à travers nos différents programmes, en ligne; et avec le suivi de coachs professionnels. Plus de 90% des étudiants suivis progressent et atteignent de bons résultats scolaires. La vie n'a jamais été facile pour moi, et ce depuis mon tout petit âge. Mais, ai-je lâché ? NON. JAMAIS. Je me suis accroché comme jamais, je me suis battu plus qu'un lion, et aujourd'hui nous avons entre autres notre superbe joujou, l'entreprise Move to Top.