Être parent n’est pas toujours de tout repos.
Si vous vous surprenez à crier ou à perdre votre calme avec votre enfant, rassurez-vous : vous n’êtes pas seul(e) ni un « mauvais » parent.
Tous les parents, même les plus aimants, ont parfois des moments où la patience craque, ou on est « agressive avec son enfant ».
C’est humainement impossible d’être toujours calme et parfait.
Quand on se sent dépassé, épuisé ou impuissant, il arrive qu’on devienne trop dur, qu’on élève la voix ou qu’on réagisse de manière excessive envers son enfant.
L’important, c’est que vous reconnaissiez le problème, ce que vous êtes justement en train de faire en cherchant de l’aide.
Cela montre déjà que vous voulez bien faire et protéger votre enfant. Ces accès de colère ne définissent pas qui vous êtes.
Ce sont des signaux que quelque chose ne va pas dans votre situation actuelle.
Vous avez le pouvoir de changer ces réactions, petit à petit, avec quelques stratégies concrètes.
Pourquoi est-ce que je me sens agressif envers mon enfant ?
Je m’énerve trop vite avec mon fils (mon enfant). Comprendre d’où vient cette colère.
D’abord, sachez que votre colère a des causes. Ce n’est pas simplement « la faute de l’enfant ».
Bien sûr, le comportement de votre enfant (ses crises, ses bêtises, ses refus, etc.) peut vous mettre en colère.
Toutefois, on se fâche souvent aussi à cause de facteurs extérieurs comme le stress quotidien, la fatigue ou les soucis du travail.
Ces facteurs remplissent votre « sac à frustrations » et vident votre réservoir de patience au fil de la journée.
C’est simple : quand on est épuisé, tout est plus difficile et tout est plus irritant. Prenez conscience de ces éléments.
Par exemple, si vous avez passé une journée éprouvante, vous serez plus susceptible de craquer au moindre caprice.
Ce n’est pas parce que vous êtes un monstre, mais parce que vous êtes humain et fatigué. Il est également utile de revoir vos attentes envers votre enfant.
Pourquoi je ne supporte plus mon fils (Mon enfant) ?
Parfois, on exige trop d’un enfant pour son âge ou son stade de développement sans s’en rendre compte.
Les enfants n’ont pas encore la maturité pour rester sages et calmes en tout temps, car leur cerveau en développement ne leur permet pas toujours de contrôler leurs émotions et impulsions.
Leur réaction spontanée est de réagir vivement (pleurer, crier, jeter un objet) plutôt que de réfléchir posément.
Autrement dit, votre enfant n’essaie généralement pas de « vous chercher » ou de vous énerver exprès.
S’il se comporte mal, c’est souvent parce qu’il ne sait pas encore gérer ce qu’il ressent, pas par méchanceté.
Gardez cela en tête pour relativiser. Si votre petit refuse d’obéir ou fait une crise, ce n’est pas un défi personnel envers vous, mais l’expression maladroite de son immaturité.
En ajustant vos attentes, vous éviterez de vous emporter pour un comportement normal chez un enfant.
Rappelez-vous : votre enfant a besoin de vous pour l’aider à apprivoiser ses émotions et à apprendre à bien se comporter.
Des règles simples affichées aident l’enfant à savoir quoi faire sans cris.
La colère parentale peut indiquer que vos propres besoins ne sont pas respectés : manque de repos, sentiment de solitude, surcharge mentale, etc. Identifiez quand et pourquoi vous perdez patience.
Une fois ces déclencheurs repérés, il sera plus facile de trouver des solutions, par exemple mieux organiser le rituel du soir.
Clarifier qui fait quoi avec un plan de responsabilités maison désamorce bien des chicanes quotidiennes.
Comment puis-je gérer ma colère avec mon enfant ?
Avoir de la colère est une émotion normale, mais ce qui compte, c’est comment vous y réagissez.
Sur le coup, quand vous sentez la moutarde monter et que vous êtes sur le point d’exploser, essayez de mettre en place quelques stratégies de calme immédiat au lieu de crier ou de punir sous le coup de la colère.
Voici des pistes concrètes :
- Respirez profondément.
La respiration est votre alliée. Prenez de lentes inspirations par le nez en gonflant votre ventre, retenez une seconde, puis expirez doucement par la bouche.
- Répétez cela 3 à 4 fois.
Au bout de quelques grandes respirations, votre rythme cardiaque ralentit et la tension retombe un peu.
Même quelques secondes de respiration consciente avant de réagir peuvent faire une grande différence pour éviter un dérapage.
- Comptez jusqu’à 10 (ou 20).
Mentalement ou à voix basse, comptez lentement. Ce simple décompte détourne votre attention de la colère et laisse à votre cerveau le temps de se calmer.
- Vous pouvez aussi répéter un mantra apaisant.
Dites par exemple « Ça va aller… reste calme… » en comptant.
- Mettez des mots sur ce que vous ressentez.
Dites à vous-même et à votre enfant « Ouf, maman/papa est très fâché en ce moment, j’ai besoin de me calmer ».
Nommer votre émotion aide à la faire redescendre un peu.
- Cela montre aussi à l’enfant que votre colère n’est pas de sa faute.
C’est une émotion à vous dont vous allez vous occuper. Vous pouvez ajouter « Je vais respirer un bon coup pour me calmer ».
- Éloignez-vous quelques instants si possible.
Assurez-vous que votre enfant est en sécurité, puis prenez une pause. Sortez de la pièce, allez boire un verre d’eau dans la cuisine, ou isolez-vous 2 minutes dans la salle de bain.
- S’éloigner physiquement empêche de dire ou de faire quelque chose qu’on regretterait.
Ne partez pas trop longtemps ni trop loin, et dites à l’enfant que vous revenez vite. Juste le fait de s’asperger le visage d’eau froide, de changer d’air quelques instants, peut briser l’escalade de la colère.
- Bougez pour évacuer la tension.
La colère déclenche du cortisol et contracte vos muscles.
Utilisez cette énergie de manière saine : faites quelques sauts sur place, secouez vos bras, allez marcher dehors quelques minutes, dansez sur une musique entraînante.
- Tout ce qui peut libérer la pression physique est bon.
Parfois, jouer à « la statue » (se crisper fort de la tête aux pieds pendant 5 secondes, puis relâcher) peut aider à faire redescendre l’énervement.
- Ne réagissez pas sur le moment.
C’est un principe d’or : lorsqu’on est en colère, on ne peut pas réfléchir correctement ni éduquer positivement. Évitez donc de gronder sévèrement, d’insulter ou de punir à chaud.
- Si vous sentez que vous allez exploser, mettez en place les stratégies ci-dessus avant de répondre à l’enfant.
Il vaut mieux dire « Je suis trop fâché pour parler là, on se calme d’abord » que de proférer des menaces ou des mots blessants.
- N’émettez pas de menaces creuses non plus.
Sous la colère, on dit des choses qu’on ne fera pas et cela décrédibilise votre autorité.
Mieux vaut annoncer clairement une conséquence réelle une seule fois, et l’appliquer si nécessaire, plutôt que de crier encore et encore.
Si vous devez cadrer sans crier, inspirez-vous d’une discipline réfléchie adaptée à l’âge.
- Évitez tout geste violent.
Surtout, ne secouez jamais votre enfant, ne le frappez pas même légèrement, et évitez même les gestes comme taper du poing sur la table ou jeter un objet par terre.
Ces gestes violents font très peur à l’enfant et entretiennent votre rage au lieu de la calmer.
- De plus, on le sait, des méthodes trop dures ne donnent pas de bons résultats éducatifs.
Les études montrent que la discipline agressive et punitive rend les enfants plus agressifs et anxieux à long terme.
Si les disputes tournent autour des écrans, comprendre écrans et émotions aide à calmer le jeu.
Crier ou taper peut soulager sur le coup votre frustration, mais cela empire les choses après.
- Si vous sentez que vous risquez de déraper physiquement, éloignez-vous immédiatement de l’enfant et respirez.
Quitte à aller crier dans votre oreiller pour défouler la colère sans que l’enfant vous voie faire. Votre règle numéro un est : Sécurité avant tout.
- En résumé, sur le moment : calmez-vous d’abord, et n’intervenez qu’ensuite.
Il vaut mieux prendre deux minutes pour souffler que de dire des paroles horribles ou d’infliger une fessée que vous regretterez.
Une fois que vous avez retrouvé votre calme, vous pourrez alors gérer la situation d’une voix posée.
Après coup : s’excuser et se reconnecter
Une fois la tempête passée et votre colère retombée, il est temps de réparer le lien avec votre enfant. Cela passe généralement par des excuses sincères et une discussion apaisée.
S’excuser auprès de son enfant peut sembler étrange pour certains, mais reconnaître vos torts ne fera pas de vous un parent faible.
Au contraire, le fait de dire « Je suis désolé(e) d’avoir crié, tu ne méritais pas ça » va rassurer votre enfant et renforcer la confiance entre vous.
Et pour remettre du dialogue, ces clés pour délier la discussion aident quand la parole bloque.
Votre enfant, avec sa pensée encore très centrée sur lui-même, a tendance à croire qu’il est responsable de votre colère et que vous ne l’aimez plus quand vous criez.
Voici comment comprendre ces tensions sans vous culpabiliser.
En vous excusant, vous lui montrez que vous l’aimez toujours, que vous avez mal géré vos émotions, et qu’il n’était pas la cause de votre emportement.
Cela l’apaise beaucoup et l’aide à comprendre que les parents aussi peuvent avoir des émotions fortes.
Vous ne perdez pas votre autorité en vous excusant, vous gagnez au contraire son respect en prouvant que vous êtes juste et capable d’admettre vos erreurs.
Comment présenter vos excuses concrètement ? Mettez-vous à sa hauteur, regardez-le dans les yeux, avec une voix douce. Soyez bref et sincère dans vos mots.
Par exemple : « Je m’excuse d’avoir crié tout à l’heure. Je n’aurais pas dû, tu as dû avoir peur et je le regrette. »
Ne cherchez pas d’excuses du style « oui mais tu n’écoutais pas ».
Concentrez-vous sur votre regret et éventuellement expliquez que vous étiez très fatigué(e) ou stressé(e), si c’est le cas, sans en faire porter le blâme à l’enfant.
Vous pouvez ajouter « Ce n’était pas ta faute » pour qu’il l’entende clairement.
S’il y a eu un vrai problème de comportement de sa part, vous pouvez expliquer calmement la situation après vous être excusé(e).
Par exemple : « J’ai eu peur quand tu as couru sur la route, c’est pour ça que je me suis fâché(e).
Mais ce n’était pas une raison pour crier si fort. La prochaine fois, je ferai attention et j’essaierai de parler plus doucement.» Ainsi, l’enfant comprend ce qui s’est passé sans se sentir accablé.
Vous lui montrez l’exemple en distinguant le comportement à corriger d’un côté, et l’émotion mal gérée de l’autre.
Vous pouvez aussi vous appuyer sur ces repères pour résoudre un conflit sans escalade.
Après les excuses, reconnectez-vous avec votre enfant par un geste tendre ou un moment complice. Un gros câlin, un petit mot doux, proposer de jouer ensemble ou de lire une histoire.
Montrez-lui que la tension est passée et que la relation est toujours positive.
Ces gestes d’affection après un conflit aident l’enfant à se sentir en sécurité et aimé à nouveau, et ils vous feront du bien à vous aussi.
Profitez-en pour tourner la page : ne reparlez plus de l’incident une fois que tout est réglé.
Reprenez le cours normal de la journée dans un climat serein. Chaque réparation de ce type renforce votre lien et apprend à votre enfant qu’on peut traverser des conflits puis retrouver le calme en famille.
Prendre soin de vous pour éviter ces situations
Un parent plus apaisé au quotidien sera moins agressif, c’est logique.
Pour diminuer la fréquence et l’intensité de vos colères, il faut travailler en amont : prendre soin de vous-même et changer certaines habitudes.
On compare souvent le calme d’un parent à un « réservoir » : il faut savoir le remplir régulièrement au lieu de toujours tirer dedans !
Voici quelques pistes pour vous aider :
- Rechargez vos batteries :
Priorisez votre sommeil et votre repos. Un parent crevé réagira au quart de tour pour un rien, alors qu’avec un minimum de repos, on gère mieux les défis.
- Couchez-vous un peu plus tôt :
Faites une sieste quand c’est possible, ou au moins allongez-vous 15 minutes pendant que l’enfant joue. C’est incroyable ce que du sommeil en plus peut changer dans votre patience.
- Demandez de l’aide :
Il n’y a aucune honte à avouer qu’on a besoin de soutien. Si vous en avez la possibilité, mobilisez votre entourage – le coparent, les grands-parents, la famille ou les amis de confiance.
- Déléguez de temps en temps la garde des enfants, même pour une heure, histoire de souffler.
Prendre du temps pour soi est essentiel pour pouvoir bien s’occuper des autres.
- Prenez du temps rien qu’à vous :
Tâchez de réserver des moments pour vous dans la semaine.
Quelques heures sans enfants, où vous faites une activité qui vous plaît et vous détend : du sport, de la marche, un café avec un(e) ami(e).
- Si personne ne peut garder les petits longtemps, trouvez de courtes pauses chaque jour.
Quand l’enfant fait la sieste ou joue calmement, prenez 15 minutes pour lire ou écouter de la musique.
Sortir de votre rôle de parent de temps en temps pour redevenir juste vous-même est vital.
- Apprenez des techniques de gestion du stress :
Entraînez-vous à des méthodes de relaxation qui vous conviennent. Pour certains, la méditation ou la respiration en cohérence cardiaque fait des miracles sur l’humeur.
Pour d’autres, tenir un journal intime où l’on déverse ses frustrations peut aider.
- L’important est de trouver ce qui vous calme.
Un parent épanoui et détendu aura forcément moins tendance à s’emporter.
- Valorisez les moments positifs avec votre enfant :
Parfois, on se focalise sur les problèmes et on oublie de noter tout ce qui se passe bien. Or, cultiver la joie au quotidien aide à réduire les colères.
- Accordez-vous chaque jour un temps de qualité avec votre enfant :
Jouer ensemble, rire, faire un câlin, raconter une histoire, cuisiner à deux. Ces moments agréables renforcent vos liens.